Marignac (Haute-Garonne) envoyé spécial
Jean-Louis Larqué reconnaît s'être un peu énervé l'autre jour dans les bureaux de la Sodie. La dite Société pour le développement de l'industrie et de l'emploi mandatée par Pechiney pour reconvertir ses métallos pyrénéens de Marignac «avait promis une aide technique aux candidats au départ créateurs d'entreprise. Mais je me suis tapé le boulot tout seul», peste-t-il. L'ex-leader CFDT de l'unité de magnésium de Pechiney Electro-Métallurgie s'en est retourné au magasin de chaussures qu'il va bientôt ouvrir dans la galerie marchande du Super U de son village.
«Désert industriel». Parmi les anciens de l'usine de Marignac qui a présenté son plan social au mois de juillet dernier , il n'est pas le seul à douter de l'utilité de l'antenne chargée du reclassement des salariés. L'usine employait jusqu'alors 252 salariés et intérimaires. Ses fours ne tournent plus qu'avec 30 personnes. Le secrétaire CGT du comité d'entreprise André Durand relit un dernier pointage : «la Sodie vient de proposer un job de chauffeur de messagerie. Tu travailles de 7 heures du matin à 9 heures le soir pour à peine le Smic.»
L'ex-chef d'équipe de la fonderie, Gilles Ricaud, lui, n'ose plus attendre grand-chose de ses rendez-vous à l'antenne de reclassement : «Ils ne m'ont toujours rien proposé depuis six mois.» Le stage de formation au forage pétrolier ne l'a pas tenté ? «Mais je ne veux pas m'expatrier en Arabie, moi. J'ai une femme, deux enfants et une maison que j'