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Libération

De l'emploi des radiations

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Le chômage s'est stabilisé en octobre, mais les sorties de fichiers de l'ANPE ont augmenté de plus de 79% en un an.
publié le 30 novembre 2002 à 1h57

Radier des chômeurs des listes de l'ANPE pour faire baisser leur nombre ? Si la publication, hier, des statistiques du chômage en France, montrait une certaine stabilité pour octobre (-0,1 %), un chiffre a fait bondir les associations et les syndicats représentant les chômeurs : une hausse de plus de 79 % des radiations en un an, selon le ministère du Travail. Un chiffre qui masquerait, suspectent-ils, une hausse réelle du nombre de demandeurs d'emplois. Or, pour le deuxième mois consécutif, le front semblait se stabiliser avec 2 276 800 personnes sans emploi, alors que ce chiffre avait régulièrement augmenté depuis juin 2001.

Les sorties des fichiers de l'ANPE s'expliquent d'abord, pour 36,2 % d'entre elles, par des absences lors des contrôles (déclarations non-renvoyées par courrier), pour 9,5 % par les radiations administratives (absences aux rendez-vous), tandis que 23,5 % concernent des sorties de fichiers pour «reprise d'emploi» ou formation.

L'ANPE se défend d'exclure sciemment des chômeurs. Néanmoins, depuis quelques mois, l'agence met à jour ses fichiers administratifs. «Il ne faut pas y voir de volonté de sortir les gens, explique-t-on à l'ANPE. Simplement, aujourd'hui dans le cadre du Pare [plan d'aide au retour à l'emploi, ndlr], nous voyons les chômeurs plus souvent, ça nous permet de savoir où ils en sont plus souvent aussi.» Les sorties des fichiers, selon l'ANPE, sont dues dans la plupart des cas à la reprise d'un travail, ou au début d'une formation pour les b