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Libération

Dans l'Est, les syndicats SNCF bottent le train à la filiale VFLI.

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Ils s'élèvent contre le «dumping social interne» sur le réseau.
publié le 2 décembre 2002 à 1h58

Creutzwald, envoyé spécial.

Ce sont dix-huit kilomètres de voie ferrée, parmi les 30 000 qui recouvrent la France. Un trajet dans l'Est mosellan (Creutzwald-Bouzonville, en passant par Hargarten), à la lisière de l'Allemagne, où ne circulent plus que des trains de marchandises. Mais dix-huit kilomètres sur lesquels les syndicats de la SNCF sont aujourd'hui arc-boutés. Il y a deux semaines, la SNCF a voulu y faire circuler un train de sa filiale de fret VFLI cargo. Une discrète révolution : pour la première fois, sur le réseau ferré national, un train ­ qui devait transporter du coke vers Bouzonville ­ aurait été tiré par des cheminots ne bénéficiant pas du statut et n'appartenant pas à la SNCF. Les cheminots locaux, prévenus seulement trois jours avant, ont hurlé. La CFTC s'est indignée. SUD Rail a menacé de «déboulonner les voies». La grogne est remontée de Lorraine vers Paris, où les organisations syndicales s'en sont emparées. La direction de la SNCF s'est rétractée. Le petit train est resté au rencart. Mais tout s'est emballé. En Lorraine, la CGT, la CFDT et la CFTC ont déposé pour aujourd'hui un préavis de grève contre les développements de VFLI. La CFTC parle de «dumping social organisé en interne». Et la SNCF se retrouve, en plein coeur du pays minier, dans une «situation de cons», selon Francis Rol-Tanguy, patron du fret SNCF.

«Grosse machine». Cela fait quelques années que l'inquiétude des cheminots monte au sujet de VFLI, filiale à 100 % de la SNCF créée en 1997. Alo