Buenos Aires
de notre correspondant
Après un an de corralito (le gel des retraits bancaires), les Argentins peuvent, depuis hier, retirer l'argent de leurs comptes courants et encaisser des chèques à vue. Pourtant, ils ne se sont pas précipités aux guichets des banques dont certaines avaient pris la précaution d'installer des rideaux métalliques devant leurs vitrines. L'agent de sécurité de la Banco Frances de la Plaza avoue qu'aujourd'hui est un jour comme les autres. Horacio Di Benedetto sort tout juste de la Citybank. Il assure qu'il est seulement venu encaisser un chèque.
Si les Argentins ne se sont pas rués dans les banques pour retirer leur argent, c'est que le corralito avait déjà été sérieusement assoupli à l'automne dernier. En septembre, le ministre de l'Economie, Roberto Lavagna, avait autorisé les retraits jusqu'à 7 000 pesos (1955 dollars). Pour éviter des retraits massifs, les banques ont mis en place un système de rémunération des dépôts bancaires particulièrement intéressant : jusqu'à 80 % de rendement pour une inflation estimée à 50 %. Et puis, il est difficile de retirer son épargne pour la «placer» sur des comptes à l'étranger depuis que le gouvernement a instauré un contrôle des mouvements de capitaux.
Peso en déclin. Hier, le marché des changes était plutôt tendu, traduisant une demande de billets verts... Ainsi, sur le marché parallèle, la valeur du peso s'est dépréciée (3,70 pesos pour un dollar, contre 3,5 quelques heures plus tôt). Pour éviter une trop f