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Libération

Le Net dans la ligne de mire des majors

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Les plaintes se multiplient contre l'échange en ligne.
publié le 4 décembre 2002 à 2h00

Depuis quelques années, les majors du disque et maintenant Hollywood, n'en finissent plus de courir après l'Internet et les échanges en ligne, accusés de faire plonger les ventes de CD et de films : procès contre les systèmes d'échanges gratuits de fichiers en ligne comme Napster, menaces à peine voilées contre les internautes et, surtout, lobbying intense auprès des gouvernements pour muscler les lois sur le copyright ou le droit d'auteur. A ce titre, l'avant-projet de loi français n'est que le dernier exemple en date d'une offensive plus générale.

La justification est toujours la même : au premier semestre 2002, les ventes mondiales de disques ont chuté de 9,2 %, et même de 11,6 % aux Etats-Unis en chiffre d'affaires. En France, rien de tel : sur la période, le chiffre d'affaires du secteur a grimpé de 5,2 % et même de 10,6 % sur les neuf premiers mois de l'année. «Il n'y a pas de raison pour que [cette situation] dure éternellement», déclarait le mois dernier le directeur général du Syndicat national de l'édition phonographie (Snep). Justifiant l'alignement du Snep sur ses alter ego étrangers.

Jusqu'ici, ils ont obtenu certains succès. Ainsi, l'emblématique Napster a été fermé en 2001, après un procès exemplaire, pour atteinte massive au droit d'auteur. Mais le répit a été de courte durée : quelques mois plus tard, les clones du précurseur se sont multipliés. Le plus couru, Kazaa, permet aujourd'hui de copier gratuitement des milliers de chansons, de films et de logiciels.