New York de notre correspondant
C'est un courtier de Wall Street qui le dit : «Paul O'Neill, on l'appelait notre Forrest Gump à nous. Dès qu'il ouvrait la bouche, on se préparait au pire. Il suffisait qu'il parle pour que les marchés s'affolent. Ce n'est pas plus mal de le voir partir.» Après deux ans et demi comme secrétaire au Trésor (ministre des Finances), les gaffes de Paul O'Neill ont apparemment lassé la Maison Blanche. Vendredi, une heure après la publication de mauvais chiffres du chômage (6 % de la population active), la présidence a annoncé sa démission. Accompagnée du départ du principal conseiller économique de George W. Bush, Lawrence Lindsey.
«Apprécié». Dans une conférence de presse à Washington, Ari Fleischer, le porte-parole de la Maison Blanche, s'est contenté d'affirmer que les deux hommes «avaient conduit le pays d'une période de récession à une période de croissance», ajoutant que le Président «avait apprécié leurs services». Malgré les politesses de circonstance, nul doute que Paul O'Neill s'est vu montrer la porte par Bush lui-même. Porteur de grands espoirs lors de son arrivée dans l'équipe présidentielle en janvier 2001, O'Neill, ancien patron du groupe d'aluminium Alcoa, avait multiplié les faux pas depuis son entrée en fonction, au point de provoquer une campagne de presse réclamant ouvertement sa démission.
Au lendemain du 11 septembre, lors de la réouverture de Wall Street, c'est Paul O'Neill qui prédit que le Dow Jones «va battre tous les records