On parle toujours de ceux qui bossent, rarement de ceux qui ne travaillent pas. Pour les statisticiens, ce sont les «inactifs» : ils sont ni étudiants, ni chômeurs, ni retraités, ni en situation de travail. Agées de 15 à 64 ans, ces personnes représentaient, en mars 2002, 12 % de la population en âge de travailler, soit 4,6 millions de personnes. Une catégorie en régression tout de même puisque, selon l'Insee qui l'a étudiée, elle représentait en 1975 20 % de la population en âge de travailler.
L'inactif est d'abord une inactive: les femmes comptent pour 79 % de l'effectif. Mais elles ont visiblement pris goût au boulot (rémunéré, puisque le travail domestique est, rappelons-le, «invisible», donc gratuit...). En 1975, elles représentaient 93 % des inactifs.
L'inactif a eu des problèmes avec l'école, ou inversement, puisque 10 % seulement d'entre eux ont un diplôme de l'enseignement supérieur, contre 27 % des personnes ayant un emploi et 17 % des chômeurs. L'inactif n'est pas feignant de nature, puisque moins du quart d'entre eux, soit un peu moins d'un million, n'a jamais travaillé. Parmi les trois quarts qui ont déjà occupé un emploi, 36 % l'ont quitté pour s'occuper de leur famille ou pour un autre motif personnel, 25 % ont été licenciés ou ont perdu leur emploi après un CDD, et 17 % se sont arrêtés pour raison de santé.
Au moment où la France s'interroge sur ses réserves de main-d'oeuvre dans la perspective du vieillissement de la population (lire Libération du 5 décembre),