C’est à son moteur Vulcain, dopé dans une nouvelle version plus puissante, qu’Ariane 5 devrait son échec de mercredi soir; en effet le lanceur français a explosé en vol juste après son décollage. Le conditionnel s’impose, car la «cause racine» de la perte de la fusée et de ses deux satellites, explique Yves Le Gall, le patron d’Arianespace, peut se trouver dans l’environnement technique du moteur.
Trajectoire. Pour l'instant, seule la chronologie est connue. Jusqu'à 96 secondes après le décollage, tout est normal. A ce moment, un signe inquiétant apparaît : la pression du circuit de refroidissement du Vulcain diminue. Pourtant, jusqu'à 178 secondes de vol, aucun problème. A cet instant, le régime moteur se perturbe fortement, et le lanceur ne parvient plus à garder la trajectoire prévue. A 187 secondes, et 150 km d'altitude, la coiffe de la fusée est larguée, la trajectoire devient alors carrément erratique. Ariane survit jusqu'à la 455e seconde de vol, où elle n'est qu'à 69 km d'altitude. Le lanceur entre en procédure de sauvegarde, s'autodétruit et ses éléments s'écrasent en mer, à 1 000 km au large de la Guyane.
C'est une commission d'enquête indépendante qui devra dépouiller toutes les données du vol et élucider la cause exacte de l'échec. Elle doit d'abord dire si la technologie défaillante fait partie des spécificités de cette nouvelle version d'Ariane ou si elle concerne la version de base. Les conséquences en seraient fort différentes. Si le problème ne concerne que la