Egg est en train de faire une drôle d'omelette avec ses clients. L'ex-banque en ligne Zebank, rebaptisée Egg depuis son rachat par l'assureur britanique Prudential, a entrepris une violente opération de nettoyage des comptes. Exemple, Didier Labussières, instituteur à Aubervilliers. Le client-type dont les banque raffolent: mercredi il avait encore 4500 euros répartis sur un compte titre, un livret d'épargne et son compte courant. Son salaire est viré tous les mois sur son compte où sont domiciliés tous ses prélèvements (loyer, etc.). Ce mercredi, il reçoit en recommandé une lettre «hallucinante» : «Nous avons décidé de clôturer votre compte courant», «si vous possédez des moyens de paiement, nous vous demandons de nous les restituer [...] sans délai», «merci de bien vouloir découper votre carte bancaire puis de nous la retourner». La lettre ne comporte aucune explication. Le garagiste que l'instituteur tente de régler le jour-même avec sa carte Visa, est désolé, mais «elle ne passe plus». 4500 euros «comme pris en otage» par la «banque» sans guichets.

Autre «viré»: Hugues Drappier (gestionnaire de colonies de vacances à Paris). Il raconte: «J'avais ouvert un compte en septembre 2001 et souscrit une carte de paiement Visa. La carte n'était pas chère. Tous les mois, je virais 500 euros sur mon compte et je tirais sur ma carte pour les paiements et les retraits.» Son compte était assorti d'un découvert autorisé qu'il n'a, jure t-il, jamais dépassé. Egg n'en a eu cure. Minh, 28