La compétition entre le Crédit agricole et BNP Paribas pour le contrôle du Crédit Lyonnais va-t-elle prendre la tournure d'une dispute entre gentlemen ? Cela ferait une sacrée différence avec la bataille de chiffonniers qui a opposé, en 1999, la BNP et la Société générale pour racheter Paribas. Aujourd'hui, les deux concurrentes font assaut d'amabilités, chacune assurant que son offre est amicale. Et Michel Pébereau se prend même pour le comte d'Anterroche à la bataille de Fontenoy en lançant au Crédit agricole : «Tirez les premiers !»
«Si le Crédit agricole et le Crédit Lyonnais arrivent à se mettre d'accord sur une offre acceptable, alors BNP Paribas ne se mettra pas en travers», a affirmé vendredi à Libération une porte-parole de la banque, confirmant des informations publiées le même jour dans les Echos. Cette déclaration d'apaisement fait suite à la nouvelle position de force du Crédit agricole. Après avoir été surprise par l'arrivée de BNP Paribas dans le capital du Lyonnais (16,2 %), la banque verte est redevenue le premier actionnaire (17,4 %). Le con seil d'administration du Lyonnais de mercredi a, ensuite, explicitement demandé à son président Jean Peyrelevade, et à son directeur général, Do minique Ferrero, «d'explorer complètement les positions du Crédit agricole» (Libération du 12 décembre). Cela signifie en clair discuter d'une fusion entre les deux établissements.
Dans la mesure où les offres «hostiles» ne sont pas autorisées par le Comité des établissements de