On attendait depuis plus de trois ans un rapprochement Crédit Lyonnais-Crédit agricole, mais sans y croire. Alors que tout semblait perdu avec l'arrivée de BNP Paribas dans le capital du Lyonnais (Libération du 25 novembre), la fusion a pris hier un tour terriblement concret. Après un week-end très studieux, les managements des deux groupes ont réussi à s'entendre et, hier soir, les conseils d'administration du Lyonnais et du Crédit agricole étaient réunis pour examiner les détails d'une offre de la ban que verte sur la ban que du Lion. L'offre a été acceptée à la quasi-unanimité du conseil du Lyonnais et devrait être annoncée aujourd'hui. Elle prendrait la forme d'une offre mixte, en actions et en cash, au prix de 56 euros par titre. Ce qui permettrait de créer le premier établissement financier français par la taille de son réseau bancaire.

Embuscade. Mais avant d'en arriver là, il y aura de nombreux obstacles à franchir. Il faut d'abord que les actionnaires du Lyonnais (voir graphique) soient séduits par le projet. Notamment BNP Paribas, qui est en embuscade avec 16,2 % du capital. A 56 euros l'action, le niveau de prix est important par rapport au cours du Lyonnais d'il y a moins d'un mois (38 euros le 22 novembre). Mais c'est une prime dérisoire par rapport à celui de vendredi soir (52,75 euros). Et surtout, BNP Paribas a racheté les 10,9 % cédés par l'Etat à 58 euros par action. Certes, il s'est ensuite renforcé sur le marché à un prix plus faible, ce qui lui fait en mo