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Libération

«Quoi qu'il arrive, je n'irai plus.»

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publié le 16 décembre 2002 à 2h09

Depuis le début de notre chronique, Libération a reçu plusieurs témoignages de «déçus des prud'hommes», salariés ou employeurs qui s'estiment lésés par un dysfonctionnement. Anne a 27 ans. Elle a été licenciée d'un salon de coiffure chic proche de l'Opéra (Libération du 14 octobre). Elle voulait témoigner des «coulisses des prud'hommes».

«Mon employeur m'a licenciée le 12 septembre 2001, en disant : "Vous comprenez, avec ce qui s'est passé à New York hier, on peut pas vous garder." Je sentais bien qu'il y avait quelque chose de louche, mais les prud'hommes, je n'y serais jamais allée seule. J'ai consulté un syndicat, ils m'ont dit : "Les prud'hommes, c'est un tas de paperasses pour très peu de chances de gagner. L'employeur peut trafiquer ses comptes et dire qu'il était en faillite, laissez tomber." J'étais prête à en rester là. Des mois plus tard, je reçois un coup de fil d'un ancien collègue. Il m'explique qu'ils sont trois à avoir quitté le salon, qu'ils montent un dossier avec une avocate, que je dois absolument faire la même chose. J'ai contacté l'avocate, et l'engrenage a commencé. Quelques jours après réception de mon dossier, elle m'envoie une première facture. Elle a rédigé ses conclusions, ça fait 1 925 euros. Dix jours après arrive une deuxième facture, du même montant. J'étais aux Assedic, je touchais 600 euros par mois. Je panique, l'avocate me rassure : "D'ici Noël, vous touchez le pactole." Elle demandait des sommes tellement énormes dans ses conclusions ­ plus