Après plus d'un an de tensions et de conflits avec ses actionnaires, la famille Agnelli, Philippe Bourguignon a officiellement démissionné hier de son poste de PDG du Club Méditerranée, lors d'un conseil d'administration réuni dans la soirée. Il sera remplacé par Henri Giscard d'Estaing, 46 ans, fils aîné de l'ancien président de la République, entré au Club avec Bourguignon en 1997 et directeur général du groupe depuis 2001.
Cela fait huit jours que Philippe Bourguignon sait qu'il quitte le Club. Il a attendu pour faire sa sortie la publication des mauvais résultats annuels présentés hier : une perte nette de 62 millions d'euros pour l'exercice 2001-2002, qui suit un déficit de 70 millions d'euros pour l'exercice précédent.
Cool. Mais le malaise de Philippe Bourguignon au sein du Club Méditerranée ne date pas d'hier. Cela fait un moment que l'ancien PDG d'Eurodisney, débauché en 1997 pour succéder à Serge Trigano, ne se sent plus tout à fait à sa place. Désigné par les actionnaires majoritaires du Club, c'est-à-dire la famille Agnelli (23,8 % du capital et 32,9 % des droits de vote), sa mission consistait à redresser les comptes du groupe de loisirs spécialisé dans le village de vacances et à le développer. Il s'agissait aussi de rompre avec la culture Trigano «cool» du Club Med et d'injecter un esprit de rentabilité qui, selon les actionnaires, faisait défaut à la maison.
Dans un premier temps, Philippe Bourguignon, petit homme jovial ultraénergique, formaté au modèle de mana