Y aura-t-il de la casse sociale pour constituer le groupe Crédit Lyonnais-Crédit agricole ? Non, répondent les dirigeants. D'abord parce que les réseaux d'agence ne seront pas concernés. Le projet vise à économiser 760 millions d'euros à travers des «synergies», principalement gagnés sur le rapprochement des banques d'affaires des deux groupes. Seule une partie du back office (activités qui n'impliquent pas un contact avec la clientèle) serait touchée. Au total, 4 000 à 5 000 postes devraient être supprimés. Selon Jean Peyrelevade, le président du Lyonnais, ces suppressions s'effectueraient «en trois ans» et sans «aucun licenciement en France», car elles représentent le «turn over naturel» des deux banques, dont les départs en retraite.
Les syndicats, eux, ne sont guère rassurés par ces promesses. «On a pris connaissance d'un projet où la problématique sociale était complètement absente», note Jacky Hortaux, administrateur salarié CGT. «Ce chiffre de 4 500 suppressions est sous-évalué, avance Sylvain Robin, administrateur salarié CFDT. Il est calculé sur des hypothèses théoriques trop simplistes. Je pencherais plus vers 7 000.» Les syndicats mettent en avant le sort des salariés présents dans la banque d'investissement à l'étranger, pour qui aucune promesse n'a été faite. «Quand on connaît les lois sociales en Grande-Bretagne...», poursuit Sylvain Robin. «Mais vous voyez les salariés se mobiliser pour les traders millionnaires ?», ironise un cadre du Crédit agricole.
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