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Libération

Condamnation record pour harcèlement sexuel à Wall Street

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Après six ans de procès, la banque d'affaires Salomon Barney devra verser 3,2 millions de dollars à une salariée.
publié le 18 décembre 2002 à 2h11

New York de notre correspondant

C'est un scandale que Wall Street aurait préféré oublier. Six ans après des accusations de «harcèlement sexuel», la banque d'affaires Salomon Smith Barney devra payer 3,2 millions de dollars de dommages et intérêts à l'une de ses employées qui avait décidé de s'en remettre à la justice. La somme, qui a été fixée par une commission d'arbitrage après de longues années de négociations, est la plus importante jamais versée par un grand nom de la finance dans ce type de procès.

«Boom boom room». L'affaire avait éclaté à la une de la presse financière en 1996. A l'époque, Tameron Keyes, courtière dans l'une des filiales de Salomon Barney à Los Angeles, accuse la firme d'avoir créé un environnement «hostile». Elle se plaint des remarques «sexistes et offensantes» de ses collègues. Elle révèle également que ses patrons lui imposent de générer 10 000 dollars de revenus net chaque mois sous peine de mettre fin à son contrat. Une menace qui n'est adressée qu'à la gent féminine. Le cas ne fait guère de bruit dans les premiers jours, mais, très vite, il est suivi de centaines d'actions en justice similaires à travers tout le pays, chez Salomon Barney, mais aussi chez Merrill Lynch ou encore Morgan Stanley. Lors d'un procès intenté contre une branche de Salomon Smith Barney à Garden City, plusieurs femmes révèlent notamment l'existence d'une pièce baptisée la boom boom room, du nom d'un show sur Broadway où des actrices nues dansent derrière un bar. Dans cett