Menu
Libération
Interview

«L'industrie pharmaceutique pèse sur George Bush»

Article réservé aux abonnés
publié le 18 décembre 2002 à 2h11

François Loos est ministre délégué au Commerce extérieur. Il revient sur les raisons du blocage des négociations sur les médicaments à l'OMC...

La France, qui plaide pour une solution rapide, semble isolée au sein de l'Union européenne...

Nous sommes d'accord avec Bruxelles pour une dérogation transitoire, applicable tout de suite. Mais il faut qu'au-delà du cadre juridique, on pense au financement. Comme il faut se pencher sur le problème de la réexportation parallèle de médicaments détournés.

Avant toute réexportation, il faudrait déjà que le problème des importations soit réglé...

Si les Américains avaient accepté le texte proposé, les importations auraient pu démarrer demain ! Les pays qui refuseront le texte prendront la responsabilité de faire échouer tout accord, malgré l'urgence sanitaire. Or, ce texte est un compromis acceptable. Les Américains et les industries pharmaceutiques américaines devraient être rassurés. Il garantit que les médicaments destinés aux pays en développement seront produits dans des quantités limitées. Je ne comprends donc plus leurs réticences ! Ils ne doivent pas risquer de tout bloquer par des ultimatums. Le mois prochain, George W. Bush fera une grande tournée en Afrique. Que pourra-t-il dire aux Africains si son pays est à l'origine de l'échec des négociations ? Le message est simple : les Américains ont jusqu'à vendredi pour trouver un accord avec le reste de l'OMC.

Pourquoi, selon vous, les Etats-Unis ont-ils quitté la table de négociation ?

C