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Libération

La salariée au voile islmique réintégrée

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Pour les prud'hommes, le licenciement constituait une discrimination.
publié le 18 décembre 2002 à 2h11

La silhouette est toujours aussi discrète, masquée par d'amples vêtements. Mais le visage enserré d'un voile rayonne. Hier, à la sortie du conseil des prud'hommes de Paris, Dallila Tahri, licenciée pour port du foulard islamique (Libération du 4 décembre), avait la satisfaction de ceux qui sont reconnus dans leur droit. «En me demandant de retirer mon voile, la société Téléperformance m'insultait», dit-elle. La justice prud'homale lui a donné raison, déclarant nul son licenciement et ordonnant sa réintégration au sein du groupe de télémarketing. Le conseil a estimé qu'elle était victime de discrimination, car licenciée en raison de «son apparence physique et de ses convictions religieuses» (article L. 122-45 du code du travail). La société a huit jours pour l'accueillir à nouveau dans ses murs.

Droit. En saisissant les prud'hommes, Dallila Tahri ne demandait ni indemnités, ni dédommagement, mais le respect d'un droit, celui de travailler tout en portant le foulard islamique. Agée de 30 ans, elle avait été embauchée en février 2001 comme téléopératrice. Lors du recrutement, elle n'avait pas caché ses convictions, se présentant voilée de ce fin tissu blanc cassé qui recouvre ses cheveux, son cou et l'essentiel de son front. La société l'avait acceptée. Mais après une mutation interne, l'entreprise s'est montrée moins conciliante. Comme Dallila Tahri devait travailler au siège social, lieu de représentation et de passage de nombreux clients, elle lui avait demandé de nouer son f