«Ce n'est pas en une semaine que nous bouclerons un dossier qui est sur la table des négociations depuis un an.» Habitué des tractations internationales, ce diplomate ne croyait pas à l'efficacité de l'appel lancé en fin de semaine dernière par Sergio Marchi, président du conseil général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Jeudi dernier, celui-ci a en effet accordé un ultime délai de huit jours aux pays membres de l'OMC pour trouver une solution aux problèmes de l'accès des pays pauvres aux médicaments essentiels. A trois jours du délai fixé par l'OMC pour parvenir à un accord, un succès semble encore plus hypothétique. Un nouveau texte a bien été proposé lundi, mais les Etats-Unis, notamment, ne veulent pas en entendre parler. Pourtant, un engagement avait été pris à Doha (Qatar) en novembre 2001, lors de la grand-messe des 145 pays membres de l'OMC. Tous avaient alors reconnu, au terme d'une longue bataille, le droit pour les pays les plus défavorisés d'agir en cas d'urgence sanitaire. Et ce, en dépit des obstacles liés à l'accord sur la propriété intellectuelle qui protège les brevets pharmaceutiques.
Beau principe. A Doha, un grand principe avait été taillé à la mesure des pays du Sud privés d'industries pharmaceutiques, à savoir la majorité d'entre eux. Objectif : leur permettre d'importer des copies de médicaments, nettement moins coûteux que les médicaments brevetés. Tous les pays étaient d'accord sur ce grand et beau principe. Restait juste