«C'est assez incompréhensible, non ?» Sur le site de Saint-Denis, l'un des plus sécurisés de l'entreprise publique, ce cadre d'EDF sort peu convaincu d'une nouvelle réunion sur la réforme des retraites dans la branche des industries électriques et gazières. Au fur et à mesure qu'approche la date de signature de l'accord entre partenaires sociaux, l'angoisse monte chez les agents. Depuis une semaine, ils sont les cibles d'une campagne de communication jamais vue venant des syndicats et de la direction : assemblées générales, courrier électronique, cassettes vidéo, numéro vert, tout est mis en oeuvre pour les convaincre du bien-fondé de l'accord.

Les managers ont été placés en première ligne pour vanter l'intérêt du relevé de conclusions. «On a mis les moyens pour répondre à toutes les angoisses», précise Yann Laroche, le directeur des relations humaines d'EDF. La direction fait même réaliser chaque jour un sondage pour mesurer l'adhésion des salariés à la réforme. Les syndicats, quant à eux, doivent se prononcer vendredi. Qu'ils soient pour ou contre, ils donnent aux agents leur lecture du «relevé de conclusions» (le socle de la réforme) lors de réunions dans tous les établissements de France.

Subtilités. Alors que l'accord semblait satisfaire l'ensemble des partenaires sociaux en début de semaine dernière, les discussions prennent mauvaise tournure. «Le temps joue contre nous», lâche un proche de la direction d'EDF. D'autant que «c'est plus facile d'être contre que pour», ajou