François Roussely, le président d'EDF, n'est jamais à court d'arguments pour plaider en faveur de la privatisation de son entreprise. Hier, lors des cinquièmes rencontres parlementaires sur l'énergie, il a ainsi annoncé que l'entreprise publique avait «la confiance des marchés», car elle est «déjà financée par les fonds de pension». Explication : pour se développer, EDF a recouru à l'emprunt via l'émission d'obligations. Or les fonds de pension sont des acquéreurs privilégiés de ce type d'instruments financiers. Surtout quand l'émetteur est une entreprise soutenue à 100 % par l'Etat, ce qui diminue fortement les risques. D'ailleurs, l'Etat lui-même s'endette auprès d'investisseurs étrangers. Mais de cela Roussely n'a cure : «Ce sont les épargnants américains qui ont financé les centrales nucléaires», conclut-il, en oubliant au passage les clients français qui ont payé leur facture...
Le président d'EDF utilise cet argument paradoxal pour démontrer qu'il n'a pas eu besoin de l'aide de l'Etat, alors que la Commission européenne vient d'ouvrir une enquête contre l'électricien. Elle lui reproche de bénéficier d'avantages liés à son statut d'établissement public, et pourrait lui infliger une amende record. L'Etat français a «augmenté le capital d'EDF pour la dernière fois en 1982», s'est justifié Roussely.
Il avance aussi l'argument de «la confiance des marchés», car il estime qu'il a besoin d'une privatisation pour continuer à développer son groupe. «Aujourd'hui, nous avons un pro