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Libération

2002, l'année du patron éjectable

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Limogeages en chaîne sur fond de crise de confiance.
publié le 20 décembre 2002 à 2h13

Jusqu'aux derniers jours de décembre, 2002 aura été une année pourrie pour les patrons. Mercredi, Henning Schulte-Noelle, président du directoire d'Allianz, a remis sa démission, à la surprise générale. Le patron du géant de l'assurance allemande a évoqué «des raisons personnelles» pour expliquer son départ. Mais, dans l'univers de la finance, tout le monde sait que Schulte-Noelle paye le rachat raté de la Dresdner Bank. Hier, c'était au tour du patron de Monsanto de quitter ses fonctions. Le Belge Hendrik Verfaillie, PDG de ce groupe américain spécialisé dans les OGM, a été sanctionné par son conseil d'administration qui a estimé que «la performance de l'entreprise a été décevante au cours des deux dernières années».

Avec la chute des marchés financiers ­ le CAC 40 a perdu 33,9 %, le Dow Jones 16,6 % et le Nasdaq 30,6 % depuis le 1er janvier 2002 ­, et la perte de confiance à l'égard des comptes des entreprises après l'affaire Enron, les patrons ne sont plus protégés... Ils font même figure de cibles idéales. Il n'y a pas si longtemps, seuls les syndicats les contestaient. En pure perte. Les investisseurs sont passés à l'offensive. Et, à force de mobiliser la communauté financière, les conseils d'administration et jusqu'aux associations d'actionnaires, cela a fini par marcher.

Le mouvement est parti des Etats-Unis où les conseils d'administration des grands groupes sont plus vigilants aux résultats de leurs entreprises. Avec «l'enronite», la surveillance comptable s'est trans