Les compagnies aériennes doivent-elles être tenues pour responsables du «syndrome de la classe éco», du nom du mal, parfois mortel, qui frappe certains passagers aériens demeurés trop longtemps immobiles lors de longs vols ? Depuis les années 1980, scientifiques et médias se sont penchés sur ce syndrome du malheureux voyageur boudiné, genoux sous le menton, dans l'impossibilité de faire le moindre geste pendant des heures, et qui finit par être atteint d'une thrombose veineuse (caillots sanguins), elle-même conduisant à une embolie pulmonaire susceptible d'être mortelle. Ces dernières années, des cabinets d'avocats se sont mis en tête de porter plusieurs centaines de cas en justice et d'obtenir pour leurs clients réparation auprès des compagnies aériennes, faisant peser le risque de lourdes indemnisations.
Vendredi, deux décisions de justice contradictoires sont venues alimenter le débat. Dans la matinée, la cour suprême de l'Etat de Victoria (Australie) avait d'abord enfoncé un coin dans la défense de la compagnie australienne Qantas et de la britannique British Airways dans un litige les opposant à un homme de 59 ans, hospitalisé à la suite d'un vol entre Sydney et Londres. Conformément à l'argumentation classique des transporteurs dans ces affaires, les deux compagnies avaient déposé un recours rappelant l'antédiluvien traité de Varsovie (1929), qui régit les liaisons aériennes internationales. Celui-ci précise qu'une compagnie est responsable uniquement des dommages subis