Un accord équilibré qui «tient compte du poisson et des pêcheurs». C'est l'interprétation franchement optimiste que la présidence danoise de l'Union européenne a avancée après l'accord obtenu in extremis, vendredi soir, entre les ministres européens de l'Agriculture et de la Pêche. Pourtant, à examiner les réactions, on décèle clairement un gagnant et un perdant dans le compromis final lançant, à compter du 1er janvier, la réforme de la pêche européenne voulue par Bruxelles. Un compromis qui fait la part belle aux revendications des «amis des pêcheurs» (France, Espagne, Portugal, Irlande, Italie, Grèce), au grand dam des pays «amis des poissons», Suède et Allemagne en tête, qui ont d'ailleurs tous deux voté contre l'accord obtenu à la majorité qualifiée.
Premier à se féliciter, Hervé Gaymard, le ministre français : «Nous pouvons être satisfaits de l'accord qui est in tervenu, notamment quand on considère d'où on venait.» Sentiment partagé par le président du comité des pêches de Bretagne, André Le Berre, qui voit dans l'accord «une victoire de la détermination des pêcheurs».
Régime progressif. La réforme présentée par Franz Fischler, le commissaire européen à l'Agriculture et à la Pêche, visait un double objectif : sauvegarder les poissons me nacés de disparition dans les eaux de l'Union européenne notamment le cabillaud (morue) et mettre un terme aux aides publiques à la modernisation des flottes de navires. Bruxelles voulait geler toutes les subventions à compter de janv