En juin, la direction d'ACT Manufacturing, à Angers, avait annoncé la mauvaise nouvelle : l'entreprise présentait un «sureffectif de 426 emplois sur 689» (Libération du 5 septembre). Six mois plus tard, c'est la totalité des emplois qui est supprimée. L'entreprise, filiale de Bull jusqu'en 2000, est en liquidation judiciaire depuis vendredi. Annulant tout espoir de plan social et de reprise de l'activité. Hier, des salariés ont entamé le blocage de l'usine Bull avec une vingtaine de voitures. Une action décidée en assemblée générale le matin, alors qu'une manifestation est prévue pour aujourd'hui.
Le fabricant de cartes électroniques, qui produit des machines capables de stocker des données et des serveurs informatiques, a subi de plein fouet le ralentissement économique. Le 16 octobre, l'entreprise avait été mise en redressement judiciaire, avec un délai de six mois pour mettre en oeuvre un plan social évalué à 9 millions d'euros. La direction se devait de trouver un repreneur. Mais une seule offre avait été présentée, par le groupe français Eolane.
Les syndicats s'étaient cependant élevés contre cette solution qui ne sauvait que 134 emplois. Vendredi, le repreneur potentiel a finalement jeté l'éponge, faute de soutien des banques.
Les syndicats FO et CGT, majoritaires sur le site, demandent la réintégration de leur usine dans le groupe Bull, qui a vendu ACT Manufacturing au groupe américain ACT en septembre 2000. Depuis, les déboires n'ont pas cessé. ACT, géant de l'électroni