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Libération

Au Japon, légumes et céréales se rient du riz

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Face à la concurrence, l'archipel revoit sa politique agricole.
publié le 25 décembre 2002 à 2h16

Tokyo, correspondance.

Transformer les rizières en champs de légumes. Au Japon, l'idée a de quoi surprendre... car le riz représente la moitié des trois millions d'exploitations agricoles. C'est pourtant ce que vient de décider le gouvernement de Tokyo. Le ministre de l'Agriculture, Todamori Oshima, a redéfini le 3 décembre la politique rizicole de l'archipel, avec un train de mesures à la clé. D'ici à fin mars 2004, plus d'un million d'hectares de rizières seront abandonnés ou reconvertis. Et, en 2008, l'Etat mettra fin à son système de subventions et de protections mis en place en 1971. A l'origine de cette réforme, deux changements fondamentaux : la désaffection des Japonais pour cet aliment traditionnel et la concurrence du riz étranger.

Sucreries prisées. Fin 2002, l'offre de riz a été supérieure à la demande, la consommation du kome (riz en japonais) ne cessant de chuter. Consommateurs traditionnels de poissons, de riz et de légumes, les Japonais sont devenus plus gourmands en sucreries. «Les jeunes consomment moins de riz et plus de sucreries», se plaint Kyoko Niwa, qui tient un restaurant de sushi dans le quartier de Ginza. Le riz blanc a perdu son monopole et la consommation de viande a augmenté. Le pain s'est généralisé et la boulangerie pâtisserie «à la française» est devenue un must. En vogue au Japon : ruée vers les cuisines étrangères, succès de la vente à emporter, ouverture de cafés et de fast-food.

Par ailleurs, les fermiers japonais souffrent de la concurrence