Les aiguilleurs du ciel russes sont en grève, mais la loi leur en interdit le droit. Les contrôleurs aériens ont donc recours à la grève de la faim. Et contraignent les médecins à les déclarer inaptes au travail pour des raisons de sécurité. Le mouvement, qui a commencé dimanche, s'étend. Parti de l'aéroport d'Omsk (Sibérie occidentale), le conflit social touche dorénavant «21 centres de contrôles aériens, qui surveillent 10 % du trafic cargo et passager», estime le syndicat des contrôleurs aériens... Et il continue de grossir. Si le trafic n'est pour l'instant pas perturbé, Aeroflot, la compagnie aérienne russe, se prépare à annuler ou dérouter des vols. Et le gouvernement évoque le recours à des contrôles aériens par l'armée, «si nécessaire»...
Les grévistes réclamaient une revalorisation (470 à 970 euros en moyenne) de leurs salaires miséreux, gelés depuis la crise économique de 1998. Le gouvernement a proposé 15 % de hausse. Les syndicats disent qu'ils ne céderont pas à moins de 30 %. Et rappellent que certains contrôleurs, comme à Rostov-sur-le-Don (sud-ouest), gagnent péniblement 190 à 285 euros. Les aiguilleurs de Sibérie occidentale s'étaient déjà mis en grève de la faim début décembre. Leur action avait obligé des avions à changer d'itinéraire. Des vols avaient dû emprunter des voies kazakhes. Un accord avait finalement été trouvé au bout d'une semaine, le gouvernement redoutant une crainte de pertes financières par les compagnies aériennes étrangères. «Mais les