Londres, intérim.
«Ca va être sanglant», répètent en choeur les traders (courtiers) de la City. De New York à Londres, c'est la même complainte chez les banquiers anglo-saxons, qui, faut-il le rappeler, ne sont pas à plaindre. N'empêche : leurs bonus ou primes (1) de fin d'année devraient subir entre 40 et 60 % de baisse par rapport à l'an dernier «qui n'était déjà pas une très bonne année». Seuls les établissements financiers comme Goldman Sachs et Morgan Stanley ont, pour le moment, annoncé la couleur; les autres attendent la fin des fêtes pour faire passer la pilule amère. Chez Goldman Sachs, des traders senior ont vu leur bonus de Noël baisser de 50 % comparé à 2001 : ils n'ont empoché qu'un million d'euros au lieu de deux...
«La règle du jeu». Plus jeunes, les traders junior, associés et analystes, ont limité la casse avec une baisse de 5 à 20 %. «C'est la règle du jeu. Plus on va haut, plus on risque. Les traders expérimentés le savent bien. Pour gagner beaucoup, il faut risquer autant», explique un observateur. «Les départements des fusions et acquisitions et les marchés des actions, qui étaient autrefois les activités les plus rentables, ont été les plus durement touchées cette année, témoigne un analyste d'une banque d'investissement de la City. Les résultats sont partout décevants et le monde bancaire dans son ensemble est touché par les scandales qui affectent depuis un an les banques d'investissement américaines. Seuls les marchés de crédit à taux fixe et des dériv