Mis sous pression par les bruits de bottes au Moyen-Orient, secoué par la grève générale lancée depuis le 2 décembre au Venezuela, les cours du baril de brut confirment leur inexorable grimpette. Ces jours derniers, à New York, le prix du «light sweet crude», qualité de référence, a dépassé le seuil psychologique des 30 dollars le baril (autant d'euros). Il cote actuellement 31,97 dollars, un niveau qu'il n'avait pas atteint depuis janvier 2001. Trois mois auparavant, les cours s'inscrivaient un peu au-dessus de 28 dollars, avant de retomber à 20 dollars courant novembre. Mais, cette fois, tous les spécialistes estiment que la flambée ne fait que commencer. Comme si la situation avait déjà atteint un point de non-retour, notamment au Moyen-Orient.
D'autant que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) (1) ne fait pas grand-chose pour calmer le jeu. Le 12 décembre, Chakib Khalil, le ministre algérien du pétrole, avait déclaré que l'Opep ne pourrait pas compenser une baisse de la production du Golfe en cas d'attaque contre l'Irak, ses capacités ne permettant pas, selon lui, de «faire face» à la demande des pays consommateurs. De fait, les experts estiment qu'une guerre en Irak priverait le marché de 2 millions de barils par jour, le temps des opérations militaires. En y ajoutant les 3 millions de barils que le Venezuela ne peut actuellement plus produire, ce sont 5 millions de barils par jour qui font défaut.
Caracas tente de remédier à la situation en faisant inter