Président de l'Observatoire français de conjoncture économique (OFCE), Jean-Paul Fitoussi redoute une récession des économies mondiales en cas de flambée durable du prix du baril.
Jusqu'où peut monter le cours du baril ?
Personne n'en sait rien pour le moment. L'incertitude sur l'évolution de la situation est d'autant plus forte que le marché ne comprend pas les raisons profondes d'une guerre éventuelle en Irak. George W. Bush n'a pas donné jusque-là d'analyse convaincante sur ses intentions réelles, ce qui ajoute à la confusion sur ce qui peut advenir dans les mois à venir et rend les cours très sensibles.
Quelles pourraient être les conséquences d'un conflit pour les économies occidentales ?
Deux scénarios sont possibles. Tous les deux sont porteurs de risques. Dans le premier cas, la guerre est courte : les cours du pétrole flambent pendant quelques semaines, avant de connaître un fort repli, par exemple si les Américains parviennent à mettre la main directement ou indirectement sur le pétrole irakien. Mais ce cas de figure une sorte de colonialisme pétrolier serait un chiffon rouge pour les terroristes du monde arabe. Dans le second cas, la guerre s'enlise : les cours flambent et restent durablement élevés ; la tension s'installe dans l'ensemble du Moyen-Orient ; et c'est aussi très mauvais pour tout le monde. Y compris pour les automobilistes qui verront le prix grimper à la pompe.
Y a-t-il un risque de récession pour l'économie mondiale ?
Bien entendu, ce risque existe à