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Libération

Le nucléaire anglais malade de sa liberté

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L'Etat appelé au secours d'un secteur privatisé en faillite.
publié le 28 décembre 2002 à 2h17

Londres de notre correspondant

Le nucléaire britannique est subclaquant. British Energy, entreprise privatisée qui assure un quart des besoins en électricité du royaume, aurait déjà fait faillite sans l'aide in extremis de l'Etat. BNFL, sa rivale publique, ne se porte guère mieux avec ses six centrales vieillissantes et son usine de retrai tement très controversée de Sellafield. L'argent pour renouveler le parc ou recycler les déchets fait défaut. Au pays du thatchérisme et de la Troisième Voie, l'ennemi principal de l'atome civil n'est plus l'écologie, peu active sur le terrain politique, mais le marché. Malgré eux, les ultralibéraux pourraient bien réussir là où les Verts ont échoué. En quatre ans, une série de privatisations a bouleversé le secteur de l'énergie et entraîné une chute de 40 % du prix de gros de l'électricité. C'est autant de gagné pour les consommateurs. Mais, à l'autre bout de la chaîne, tout le monde souffre. Au cours actuel de 23,7 euros le mégawatt-heure, rares sont les producteurs qui réalisent encore des profits.

Menace. En septembre, Bri tish Energy a échappé de peu au naufrage. Ses dirigeants ont créé la surprise en menaçant de mettre la clé sous la porte s'ils n'obtenaient pas de l'Etat un «soutien financier immédiat». Après 740 millions d'euros de pertes en 2001, le groupe affichera cette année un déficit estimé à 800 millions d'euros. Et sera bientôt obligé de mettre en vente ses branches américaine et canadienne, les seules rentables.

C'est encore