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Libération

La monnaie du Vatican frappe de passion

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Le prix du coffret d'euros à l'effigie du pape a été multiplié par 68 en moins d'un an.
publié le 3 janvier 2003 à 21h38

Bruxelles (UE) de notre correspondant

Disons le tout net, même si ça n'est vraiment pas moral : tous les heureux possesseurs d'euros du Vatican spéculent sur la mort prochaine de Jean Paul II. S'il est rappelé à Dieu avant fin 2003, ils toucheront alors le jackpot : le coffret des pièces en euros gravé du portrait du pape, qualité «brillant universel» ou «BU» (lire encadré), pourrait alors atteindre des sommets, aux alentours de 8 000 euros selon les spécialistes. Déjà aujourd'hui, le coffret se négocie entre 1200 et 1500 euros, ce qui est pharamineux : vendu 22 euros en mars dernier pour une valeur faciale de 3,88 euros, sa valeur a été multipliée par 68 en moins d'un an. Jamais la Bourse n'a fait mieux.

Droit de tirage. Pourquoi un tel effet boule-de-neige ? Tout simplement parce que le nombre de pièces frappées par la monnaie italienne pour le compte de la cité du Vatican est limité : 65 000 coffrets ont été édités en 2002 auxquels il faut ajouter 9 000 coffrets, dit «Belle Epreuve», le nec plus utra en matière de finition. Dès lors, la fièvre spéculatrice se comprend mieux : 74 000 coffrets, en tout et pour tout, pour la planète entière, c'est effectivement peu. En outre, aucun tirage n'a, pour l'instant, été prévu pour 2003. Donc, si Jean Paul II décède cette année, les prochaines pièces du Vatican porteront l'effigie du nouveau pape : autrement dit, les euros de Jean Paul II deviendront une rareté absolue...

On peut cependant se demander si le Saint-Siège lui-même n'alime