«La première bonne nouvelle de l'année.» Philippe Aoune, le délégué FO de l'usine Danone-LU de Ris-Orangis (Essonne), a de quoi se satisfaire du jugement rendu hier par le tribunal des prud'hommes d'Evry. Le juge a décidé de requalifier les multiples contrats de travail de quatorze intérimaires de l'usine Danone en contrat à durée déterminée (CDI) et a ordonné, décision assez rare, la réintégration de ces salariés dans l'entreprise (lire encadré).
Même si les requalifications de contrats de travail sont assez fréquentes, elles sonnent pour Danone comme un camouflet. Comme le signe que l'entreprise a des pratiques encore assez éloignées de son affichage citoyen.
Le géant de l'agroalimentaire avait tout fait pour éviter les ennuis avec ses intérimaires dans la perspective de la fermeture de son usine de Ris- Orangis à l'été 2004. En septembre dernier, Danone a présenté un plan leur permettant de bénéficier de certaines dispositions du plan social, dont ils sont normalement exclus. Ainsi, la direction avait signé des conventions avec Adecco ou VediorBis. Sur certains sites, en pleine période de production, les intérimaires pouvaient représenter près de 20 % de la main-d'oeuvre, selon l'inspection du travail.
Grâce à ces conventions, ils peuvent maintenant postuler aux postes disponibles dans d'autres usines Danone en France. Mais, même si certains ont retrouvé du travail à Nantes, ces dispositions sont, selon les syndicats, juste «de la poudre aux yeux». Ainsi, ceux qui acceptaien