Menu
Libération

Chez Daewoo Orion, la lutte radicale

Article réservé aux abonnés
Les salariés menacent de polluer chimiquement la rivière voisine.
publié le 6 janvier 2003 à 21h39

Mont-Saint-Martin, envoyée spéciale.

Des centaines de tubes cathodiques défectueux barrent l'entrée de l'usine. Des traces de brasier témoignent d'une occupation nocturne. Samedi matin, environ 200 des 550 salariés de l'usine Daewoo Orion de Mont-Saint-Martin, près de Longwy, réunis en assemblée générale, ont décidé la «radicalisation» de leur mouvement et la poursuite de l'occupation du site entamée deux jours plus tôt. Ils ont lancé un «ultimatum», fixé au 8 janvier à minuit : si d'ici là, assurent les syndicats CGT, FO et CFTC, les pouvoirs publics n'ont pas signé un «accord préventif» les engageant à mettre en oeuvre «une convention sociale allant au-delà des minimums légaux et conventionnels en termes d'indemnités de rupture et de reclassement» en cas de liquidation judiciaire de l'usine, les salariés «déverseront dans la Chiers (un affluent de la Meuse qui coule à proximité du site) les produits chimiques (acide fluorhydrique, plomb, carbone,...)» stockés dans l'entreprise. Comme les salariés de Cellatex, une filature basée à Givet (Ardennes): à l'été 2000, ils avaient déversé de l'acide sulfurique dans la Meuse pour protester contre la mise en liquidation de l'entreprise textile.

Endettée. «L'Etat et les élus ont bien su trouver les fonds publics pour faire venir Daewoo en Lorraine, qu'ils se débrouillent pour aider aujourd'hui les salariés sur le carreau», tranche Isabelle Banny, secrétaire générale de la CGT du bassin de Longwy. La CFDT, mise en minorité lors de l'ass