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Libération

La débâcle coréenne rejaillit sur la Lorraine

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Daewoo, en quasi-faillite, avait trois sites dans la région.
publié le 6 janvier 2003 à 21h39

La Lorraine se souviendra longtemps du nom de Daewoo. En 1989, avec l'implantation du coréen, tout le monde veut croire au succès de la reconversion d'une région traumatisée par la crise de la sidérurgie. Les ministres défilent aux inaugurations, les subventions publiques pleuvent. Quelques années plus tard, en 1998, Alain Juppé alors Premier ministre envisage même de vendre Thomson Multimédia au groupe coréen pour 1 franc symbolique. Puis tout explose. Victime d'une croissance boulimique, Daewoo, deuxième chaebol (conglomérat) du pays, montre son vrai visage : un empire criblé de dettes qui menace de faire exploser tout le système financier coréen.

PDG en cavale. Fin 1999, l'entreprise est mise en état de quasi-liquidation judiciaire, et son patron et fondateur, Kim Woo-Choong, inculpé pour ses «erreurs de gestion». Accusé d'avoir trompé ses créditeurs, le PDG de la 45e entreprise mondiale fuit son pays comme un voyou. Il est aujourd'hui toujours en cavale. Lorsque Kim Woo-Choong s'exile, son groupe affiche une dette de l'ordre de 50 milliards d'euros. Ses quatre premières filiales, dont Daewoo Electronics (tubes cathodiques, téléviseurs, électroménager...), sont placées sous perfusion grâce à la générosité de ses banques créditrices.

Dans cette panade généralisée, seule l'activité automobile fait figure de miraculée. Après deux ans d'errance, elle est sauvée grâce à l'accord de reprise signé en avril 2002 avec General Motors, qui a depuis injecté 400 millions de dollars. Ce