Menu
Libération

Le garçon de café attendra deux ans

Article réservé aux abonnés
publié le 6 janvier 2003 à 21h40

Le décret est passé, ni vu ni connu, en plein creux des fêtes de fin d'année. Les salariés des hôtels-cafés-restaurants sont privés de 35 heures pour les deux ans à venir. L'accord, signé en juin 2001, est gelé sur volonté du gouvernement. Et 650 000 salariés peuvent dire bye bye à des semaines plus courtes. Dans la santé, l'heure est aussi au renoncement. Les syndicats des agents et des médecins hospitaliers devront se prononcer vers le 10 janvier sur un assouplissement de la réduction du temps de travail.

Depuis le retour de la droite au pouvoir, les 35 heures sont source de tous les maux. La réduction du temps de travail est devenue un gros mot. Et personne ou presque, à gauche, n'est monté au créneau pour défendre un bilan. Qui n'est pas que calamiteux. Côté emploi, d'abord. Dans sa publication 2002 Données sociales, l'Insee rappelle que la mise en oeuvre des 35 heures a eu «un effet direct net» avec 300 000 emplois créés en quatre ans. Autre objet de satisfaction dont le Medef ne se vante guère : les importantes réorganisations de travail auraient permis des «gains de productivité horaires de 4 à 5 %» pour certaines entreprises. Enfin, le gain de temps a facilité la vie d'une majorité de salariés. 60 % d'entre eux ont constaté une amélioration de leur vie quotidienne, notamment au profit des enfants. Selon une étude publiée vendredi par le ministère de l'Emploi, plus d'un parent de jeune enfant sur deux estime que la réduction du temps de travail (RTT) lui permet de mieu