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Libération

Les soieries de Lyon reprennent le fil du temps

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Bianchini-Férier, qui fournit la haute couture, est racheté.
publié le 7 janvier 2003 à 21h41

Lyon de notre correspondant

Dans l'entrepôt désert, la main caresse la soie qui défile devant elle. Le rouleau se dévide, une ouvrière vérifie chaque mètre de tissu, avant qu'il ne quitte l'atelier. Cette «visiteuse» (ouvrière chargée de contrôler la production) travaille pour Bianchini-Férier, une auguste maison lyonnaise. Un soyeux qui fournit depuis plus d'un siècle les grands noms de la haute couture : Lacroix, Dior, Chanel, Gauthier, etc. Après le dépôt de bilan de son propriétaire, à l'été 2002, cette entreprise est en train de changer de main. Le mois dernier, elle a été reprise par un arrière-petit-fils, petit-fils et fils de soyeux : Cédric Brochier, qui a réuni autour de lui un «actionnariat affectif» (on compte notamment un archéologue, conservateur du Musée gallo-romain de Lyon). Il tentera de relancer la marque, symbole de la «Fabrique» lyonnaise.

Synergies. L'opération symbolise le choc de deux cultures : la tradition de cette filière du travail de la soie cinq fois centenaire et l'impératif de rentabilité. Cédric Brochier n'hésite pas à affirmer sa volonté de «créer des synergies» pour relancer la marque. Bianchini-Férier abandonnera les accessoires à la société Cédric Brochier Soieries. La marque se concentrera sur ce qui a fait sa renommée : les tissus d'habillement pour la haute couture, et le prêt-à-porter moyen et haut de gamme. La société connaîtra aussi une sérieuse restructuration. Comme beaucoup, elle a souffert de la concurrence asiatique et italienne