C'est un vote crucial. Les agents d'EDF-GDF se prononcent aujourd'hui sur la réforme de leur régime de retraites. A l'heure de faire ce choix en acceptant ou non le relevé de conclusions soutenu par les syndicats, ils ne sont guère aidés par la CGT-Energie, majoritaire. La centrale, dirigée par Denis Cohen, se déchire sur le dossier des retraites depuis le début des négociations. Or, sa position est déterminante. Alors que Denis Cohen a finalement appelé à voter oui mardi, 10 syndicats CGT représentant certains services se sont prononcés pour le non. Quel que soit le résultat de la consultation, la CGT, souvent présentée comme l'Etat dans l'Etat à EDF, pourrait sortir durablement marquée par cette confrontation.
Alambiquée. Toutes les critiques des opposants se concentrent sur Denis Cohen, accusé de ne pas respecter les procédures démocratiques internes. «Il est le chef et tout le monde doit suivre, dit un cadre. Normalement, nos positions sont élaborées collégialement. Cohen, lui, agit en son nom propre, sans respecter nos remarques.» Il aurait à dessein repoussé toute nouvelle réunion du conseil général (l'organe démocratique qui détermine la politique du syndicat) en attendant la consultation des agents aujourd'hui, obligeant l'assemblée à se conformer au résultat du vote et la prenant ainsi «en otage». «Le conseil général aurait dû donner sa position sur les retraites avant le vote des agents, dit un élu qui y siège. Si le oui l'emporte, quelle marge de manoeuvre avons-no