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Libération

Les risques du travail au grand jour

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publié le 13 janvier 2003 à 21h47

Une petite révolution, attendue depuis plus de dix ans, a débarqué sans crier gare en novembre dernier dans les entreprises. Un décret a enfin mis en place le «document unique». Depuis cette date, tous les employeurs doivent, quel que soit l'effectif de leur établissement, produire noir sur blanc, dans un seul document, «l'évaluation a priori des risques dans chaque unité de travail». Pour la première fois, tous les dangers auxquels peuvent être exposés les salariés doivent être répertoriés, par gravité et fréquence : du bruit à la chaleur, en passant par le stress, la poussière, les produits toxiques mais aussi les postures de travail.

Depuis plus de dix ans, les syndicats réclamaient un tel outil qui devrait aider les membres des CHSCT (Comité hygiène, sécurité et conditions de travail) à faire leur travail de prévention. La catastrophe de l'usine AZF, à Toulouse en 2001, a accéléré les choses. Sur le papier, l'innovation est alléchante. «Grâce au document unique, on va pouvoir cibler plus rapidement tous les problèmes de nos usines, confirme un élu CFDT d'une entreprise chimique. Et surtout, on devrait se mettre à la prévention plus facilement. En sachant où sont les points faibles.»

Mais la mise en oeuvre du document unique, après deux mois d'application, reste difficile. Les organisations patronales, du Medef à la Capeb (qui s'occupe du secteur du bâtiment), ont motivé leurs adhérents, en distribuant livrets de conseils, mode d'emploi, et en faisant appel à des cabinets c