Rome de notre correspondant
Délaissé il y a encore deux semaines, Fiat suscite désormais de nouvelles convoitises. En chute libre à la fin 2002 avec une perte historique en Bourse de 56 % sur l'ensemble de l'année, contraint de mettre en chômage technique de longue durée un quart de ses effectifs en Italie, le constructeur de Turin pourrait en effet être l'objet d'une bataille de repreneurs. En confirmant publiquement la semaine dernière qu'il lorgnait la firme automobile, l'ancien patron d'Olivetti et de Telecom Italia, Roberto Colaninno, a ainsi provoqué un regain d'intérêt pour l'entreprise. Dans un entretien accordé au quotidien la Repubblica mercredi dernier, celui-ci indiquait : «Selon moi, la relance de Fiat est possible, elle est vitale pour le pays, et c'est une opportunité extraordinaire pour un entrepreneur.» Affirmant que son projet était industriel et non financier, Colaninno se déclarait disposé à mettre personnellement de l'argent dans l'affaire, entre 1 et 2 milliards d'euros. Ce dernier propose aux Agnelli un pacte d'actionnaires dans lequel la famille de Turin conserverait toujours «au moins une action de plus que lui». Mais, en échange, l'homme d'affaires souhaite avoir le volant en main en tant qu'administrateur délégué. Sans révéler les détails de son plan, il a, par ailleurs, indiqué qu'il entendait maintenir des rapports avec l'américain General Motors, qui détient déjà 20 % du capital de Fiat Auto. Avant même d'avoir présenté son projet aux actionnaire