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Libération

Le déclin des «convergeurs»

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Entre Steve Case et Jean-Marie Messier le parallèle est frappant.
publié le 14 janvier 2003 à 21h48

C'était cet été. Jean-Marie Messier, lui aussi à la tête d'un groupe mêlant communication et médias, avait été débarqué quelques semaines plus tôt pour stratégie hasardeuse. Alors, monsieur Case, demandait en substance The Washington Post (1), on se sent visé ? «C'est différent», avait-t-il répondu au quotidien américain. Lui n'en démordait pas, sa stratégie était la bonne : «Dans les mois à venir, nous allons [en] faire la preuve. Nous sommes optimistes et confiants.» Différents ? Tout comme Messier, Steve Case faisait bien partie de la tribu des «convergeurs», ces patrons convaincus que l'avenir appartenait aux groupes jouant la convergence entre télécoms et médias, entre les tuyaux (l'Internet, le câble, le téléphone) et les contenus (films, musique). Et comme Messier, à quelques mois de sa sortie, il demeurait fidèle à sa «vision» et certain qu'elle était la seule voie possible.

Cinéma muet. Le parallèle entre les deux hommes est saisissant. En janvier 2000, quand Case annonce le mariage d'AOL avec la vénérable Time Warner, il évoque «la première compagnie mondiale de communication du siècle de l'Internet». Six mois plus tard, Messier adopte la même stratégie en annonçant la fusion de l'ex-Générale des eaux avec Seagram pour bâtir Vivendi Universal. Et promet une grande accélération de l'Histoire aux grincheux qui trouvent la convergence risquée et bien vague : «Entre l'Internet d'il y a deux ans et l'Internet de 2003, il y a autant de différences qu'entre le cinéma muet