Menu
Libération

Palace Parfums, usine sous vide

Article réservé aux abonnés
La PME de Normandie a fermé sans prévenir ses ouvriers.
publié le 15 janvier 2003 à 21h49

Saint-Nicolas-d'Aliermont, envoyée spéciale.

La veille des vacances de Noël, elle a trinqué au champagne, dans l'atelier. A vu le directeur apporter les biscuits et les bouteilles, entre les chaînes de conditionnement, et boire avec les ouvriers. Chantal Dumont qui travaille chez Palace Parfums depuis la création de la société en mars 1997, se souvient de son discours ce soir-là : «Il nous a expliqué que l'usine allait conserver une chaîne pour le parfum, se diversifier dans l'emballage de téléphones portables et que des formateurs d'Alcatel allaient nous apprendre à travailler. On rigolait, tout le monde y croyait.» Mais quand elle reprend le travail, le lundi 6 janvier, à 7 h 30, l'usine est fermée (lire Libération du 9 janvier). L'atelier vidé de la dizaine de machines de remplissage, sertissage et emballage, «mêmes les pendules dans les bureaux, ils les ont décrochées». Dans la cour, des palettes amoncelées, des bidons de concentrés vides, des emballages déchirés : eaux de toilette Gigolo, Blue Note, Steel Mod, New Games, Grand Large Marini. «Ils nous ont bien roulés dans la farine !» Huguette, sa fille, 22 ans, à l'usine depuis près de trois ans : «Il n'y a pas de mot pour dire ce qu'ils nous ont fait.» Sophie : «On ne peut pas jouer comme ça avec la vie des gens. On nous a traités comme des chiens.» Dix jours après, encore sous le choc, les 48 salariés de cette entreprise de Saint-Nicolas-d'Aliermont, près de Dieppe (Seine-Maritime), attendent la décision du tribunal de