On ignore si Air Lib passera le printemps, mais on sait depuis vendredi que si futur il y a, il s'écrira sans Jean-Charles Corbet aux manettes. Le président du conseil d'administration «partira d'ici à la fin de l'année», a affirmé à Libération Pascal Perri, porte-parole de la compagnie, «la décision est prise». Ce que nous a confirmé vendredi l'intéressé : «Ça peut être deux mois avant ou quelques jours après. Mais j'ai toujours dit que je n'avais pas vocation à rester plus de deux ans.»
Pourquoi annoncer aujourd'hui un départ dans une dizaine de mois, alors que la compagnie n'a pas assuré sa survie ? Précisément parce qu'Air Lib a décidé de communiquer en se plaçant sur le long terme, manière d'afficher sa confiance dans son propre avenir, afin de reconquérir celles des passagers. Mais l'annonce du départ de Corbet (qui lui a été suggérée par son entourage) vise aussi à déminer les inquiétudes liées à sa personne. Sauveur d'Air Lib à l'été 2001, il a dégringolé depuis, au gré des difficultés, du pinacle où il avait été déposé. En froid avec ses interlocuteurs du ministère des Transports, il s'est aussi aliéné la majorité des syndicats d'Air Lib. Au point de devenir un poids ? «Je ne crois pas, répond-il, que les institutions doivent raisonner en terme de personne. Est-ce le cas aujourd'hui me concernant, c'est possible. Mais je ne suis pas un obstacle à la survie d'Air Lib. Sinon, je partirais tout de suite.»
N'empêche, alors qu'Air Lib sera fixé sur son sort dans les procha