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Libération

Espagne : 1 CD sur 3 est une copie

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Aznar mise sur la répression pour endiguer la contrefaçon.
publié le 18 janvier 2003 à 21h53

Madrid de notre correspondant

L'industrie du disque espagnole reprend doucement espoir. En pleine déconfiture depuis deux ans, en raison de l'ascension fulgurante de la piraterie musicale selon les professionnels du secteur, qui veulent croire que ce fléau a touché un plafond. Alors que le Midem, qui commence samedi à Cannes, va débattre de cette question, le gouvernement Aznar a mis en place, vendredi, des sanctions pénales contre les manteros, les vendeurs illégaux. Mantero vient de manta, la couverture sur laquelle les CD sont exposés sur le trottoir. En vertu de l'article 270 du code pénal réformé, ces fauteurs sont désormais passibles de six mois à deux ans de prison. «Il fallait s'attaquer aux délits contre la propriété intellectuelle, qui portent préjudice à l'identité culturelle et aux droits légitimes des auteurs, artistes et producteurs», a déclaré Aznar.

Las Ketchup. Selon la Société générale des auteurs et des éditeurs (SGAE), les dommages financiers pour le secteur ont atteint 108 millions d'euros en 2001, et 170 millions d'euros l'an dernier. La piraterie musicale aurait déjà croqué près de 30 % de l'industrie du disque espagnole (15 % en 2000, et 3 % il y a quatre ans). «Bien sûr, ces chiffres restent inférieurs à ceux que connaissent la Chine, la Thaïlande, la Russie, le Mexique ou le Brésil, où on dépasse les 50 % de contamination, explique Fernando Neira, de la SGAE. Mais, à l'échelle de l'Union européenne, le sort espagnol devient aussi dramatique que celui