L'argent n'a pas d'odeur. A fortiori, celui du client transfrontalier, belge, luxembourgeois ou néerlandais depuis le passage à l'euro. Près des frontières, les commerçants ont vite compris tout le parti à tirer de ces bourses remplies des mêmes pièces et des mêmes billets.
Ambition. Dans le Nord, c'est même une vieille tradition. Le grand commerce, sur la frontière belge, a l'habitude d'une transhumance quasi quotidienne des Belges venant remplir leurs chariots dans les hypers français. Avec l'euro, l'ambition a grimpé d'un cran.
Au lieu-dit des Trois Frontières non loin de Longwy (Meurthe-et-Moselle), Auchan est en train d'édifier un énorme hyper. Une bâtisse de 13 000 m2 à cent mètres de l'ancien bâtiment de la douane belge en état de délabrement avancé et à cinquante mètres du Luxembourg. Philippe Goetzmann, son futur directeur, explique que son hyper de 5 000 m2 au centre de Longwy avait besoin d'être agrandi. Mais, en l'installant presqu'à cheval sur les trois pays, le directeur a bien d'autres visées en tête. La zone, longtemps vouée à la sidérurgie, est un gros bassin de population. C'est une vieille terre d'immigration aussi. Et le directeur n'entend pas faire de discrimination : «On vise toutes les clientèles.» Belges, françaises, luxembourgeoises, mais aussi la communauté italienne implantée historiquement en France ou en Belgique et celle des Portugais, surtout présente au Luxembourg.
A pic. L'ouverture du centre est programmée pour l'été. Le projet était dans les c