La tradition est bien établie dans le monde de la finance. Comme pour les voyants, on interroge à chaque début d'année les départements de recherche financière des banques sur leurs prévisions pour l'année concernant la Bourse. Les pronostics des stratégistes-actions c'est le nom un peu abscons des responsables des équipes de recherche sont communiqués aux clients institutionnels des banques (les gestionnaires de fonds pour la plupart) et repris dans la presse financière. Cela donne des tableaux de chiffres reprenant le niveau actuel du CAC 40 et celui envisagé pour la fin de l'année. Des tableaux qui peuvent se révéler amusants si l'on rajoute un élément : les prévisions faites à la même période l'année précédente. Car, comme les voyants, les «stratégistes» se trompent. Et pas qu'un peu.
L'an dernier, l'ensemble des «stratégistes» avait parié pour un rebond de la Bourse. Les plus conservateurs voyaient un CAC 40 stable à 4600 points. Les plus optimistes tablaient sur 5300 points, soit une hausse de 15 %. Finalement, l'indice des quarante valeurs vedettes de la Bourse de Paris a terminé l'année 2002 tout juste au-dessus des 3000 points.
«Faites le contraire.» Le constat vaut aussi pour les années précédentes. En 2000 et 2001, années de baisse, les «stratégistes» avaient anticipé une hausse. Pour 1998 et 1999, c'est le contraire. Ils avaient aussi prévu une progression du CAC 40, mais ils étaient restés bien en deçà de la hausse exceptionnelle (+50% chaque année). L'un d'eu