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Libération

L'Espagne se mobilise contre la chère pierre

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Les prix des appartements ont augmenté de 63% en quatre ans dans les grandes villes.
publié le 23 janvier 2003 à 21h57

Madrid de notre correspondant

Ralentir la frénésie immobilière en Espagne. Le sujet est si grave que les 17 présidents de région se sont réunis hier, pour la deuxième fois depuis le début de l'année, afin de tenter de freiner le prix du sol constructible, qui a augmenté de 120 % ces six dernières années. Gouvernement, chambres de commerce et d'industrie, professionnels du secteur, tous reconnaissent que le panorama espagnol est devenu «intenable» : en ville, le prix des appartements a augmenté de 63 % en quatre ans. Depuis 2000, les grosses agglomérations (Madrid, Barcelone, Valence, Séville, etc.) enregistrent des hausses d'au moins 20 % chaque année. Préoccupation lointaine il y a peu, le logement ­ ou sa rareté ­ figure désormais en tête des inquiétudes citoyennes (derrière le terrorisme, le chômage et l'insécurité).

Pécule. Ce fléau touche principalement les couches jeunes de la société. A en croire le Conseil économique et social (CES), 34 % des Espagnols de moins de 30 ans ne disposent pas des moyens financiers pour acquérir un appartement. Concrètement, un jeune désireux de devenir propriétaire doit consacrer 64 % de ses revenus au remboursement mensuel de l'hypothèque et économiser pendant onze ans pour amasser le pécule exigé d'entrée. Dans un pays où la location est très réduite et socialement mal vue, beaucoup préfèrent donc demeurer chez leurs parents jusqu'à un âge très avancé.

«C'est une situation absolument scandaleuse, s'est insurgé lundi le président du CES, Ja