Porto Alegre envoyé spécial
Catholiques et apôtres convaincus d'«un autre monde possible» : les organisations chrétiennes ont investi le Forum social mondial (FSM). En masse. Et n'ont plus peur d'afficher leur couleur ou de se manifester, en séminaires, aux côtés des radicaux. «La mondialisation actuelle est inacceptable, elle accentue les inégalités, entre pays et à l'intérieur des pays», assure René Valette. L'homme, en sandales et chemise, chapeaute l'association les Amis de la vie, qui a dépêché 70 de ses lecteurs-citoyens. Le Secours catholique débarque avec plus de 20 membres. «On ne peut pas ne pas être là», justifie Hilda Carrera, péruvienne du Secours catholique.
Cette immersion n'est certes pas nouvelle. Après tout, Jubilee 2000, réseau chrétien antidette, est l'une des success stories de la contestation globale. En France, Témoignage chrétien est membre fondateur d'Attac. En Italie, une multitude de réseaux, comme le Rete Lilliput ou Arci, ont animé le Forum de Florence. Au Brésil, surtout, la Commission justice et paix de Chico Whitaker est l'un des huit cofondateurs du FSM ; et l'université catholique de Porto Alegre sert d'autel pour la grand-messe altermondialiste.
La nouveauté, c'est que désormais, la gauche chrétienne ne fait plus cavalier seul. «Est-ce être de gauche que militer contre la guerre en Irak ? Ou militer contre l'exclusion sociale ?», s'interroge le directeur européen de Caritas, la plus grande ONG catholique du monde. François Houtart, prêtre marx