Louis Gallois devrait rester président de la SNCF. Selon le Monde, le président de l'entreprise publique sera reconduit dans ses fonctions au terme de son actuel mandat, qui expire fin février. Mais à la tête de quelle entreprise ? Et pour en faire quoi ? La direction de la SNCF a présenté, hier, aux syndicats, son projet de budget pour l'année 2003, après avoir défendu la veille les grandes lignes de son «projet industriel» pour les trois prochaines années. Ces deux documents esquissent le futur visage de l'entreprise ferroviaire qui entend s'adapter à la concurrence, à la conjoncture, mais aussi à la feuille de route transmise récemment par le gouvernement.
Estimations. Hier, au sortir du comité d'entreprise, les syndicats ont rejeté à l'unanimité ce budget 2003, qualifié de «budget de récession». L'inquiétude concerne d'abord l'emploi. Alors que la SNCF vise le retour aux bénéfices en 2005, le budget 2003 prévoit 2 300 suppressions d'emplois par rapport à 2002, ce qui annule quasiment selon les syndicats les effets de l'accord 35 heures signé en 1999. Dans une déclaration commune, les six fédérations regrettent que l'emploi «serve une nouvelle fois de variable d'ajustement» et craignent que l'entreprise, contrainte à l'austérité, ne soit obligée de jouer sur le seul levier dont elle dispose : la masse salariale. L'Unsa affirme que la lecture du projet industriel qui ne mentionne pas explicitement l'évolution des effectifs laisse craindre 2 500 à 3 000 suppressions