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Libération

Un homme des «petits pas»

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Marcel Boyer, économiste à Montréal, présente au WEF ses recherches sur la notion de risque en entreprise.
publié le 24 janvier 2003 à 21h57

Davos envoyé spécial

Dehors, il neige doucement. Dans les larges couloirs du Centre des congrès de Davos, le métissage des costumes-cravates et des jeans-cols roulés bat son plein. Planté devant un ordinateur du World Economic Forum, Marcel Boyer, la cinquantaine, consulte sa messagerie. Ce professeur d'économie à l'université de Montréal est ici pour présenter ses recherches : il travaille sur les questions relatives à la notion de risque. Des sessions «jus de crâne» ? «Pas du tout», rétorque Marcel Boyer, directeur d'un centre de recherche qui présente la particularité d'avoir tissé des liens avec des multinationales comme BellCanada, Alcan, HydroQuébec ou encore Axa.

Samedi, devant un parterre de chefs d'entreprise et de responsables politiques, il commencera son exposé en expliquant que la perception d'un risque varie selon les individus : «Même si vous savez qu'entre 50 et 60 ans, la probabilité d'avoir telle maladie est d'environ 2 %, vous lui accorderez une bien plus forte probabilité si l'un de vos proches est subitement affecté par cette maladie.» Il veut montrer que la perception des risques est souvent erronée. Mais affecte les comportements de consommation. «Les gens vont alors surconsommer des polices d'assurances... In fine, ceci peut avoir des effets macroéconomiques déstabilisants, simplement parce que le risque a été mal évalué et que personne n'a tenté de corriger le tir.»

Marcel Boyer pourra ensuite se lancer sur le grand sujet: la faillite des grands groupes