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Libération

Daewoo: Un incendie qui sent le soufre

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Les salariés de l'usine qui a brûlé évoquent un acte criminel.
publié le 25 janvier 2003 à 21h59

Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle)

envoyée spéciale

Une odeur âcre irrite la gorge. Sous la chaleur, les murs de tôle, noirs et calcinés, se sont affaissés. Du toit s'échappe encore, quinze heures après la fin de l'incendie, une fumée blanche. Deux camions évacuent dans l'urgence des fûts de produits chimiques rescapés du sinistre. Les enquêteurs du service régional de police judiciaire de Nancy, les experts en incendie venus de Lille et le procureur de la République de Briey se livrent aux premières investigations en pataugeant dans ce qui reste de l'usine Daewoo Orion SA de Mont-Saint-Martin, près de Longwy.

6 000 m2, soit la moitié de l'entreprise, sont partis en fumée dans la nuit de jeudi à vendredi. La totalité du stock de tubes cathodiques, qui devaient être expédiés en Pologne hier, a été détruite par les flammes. Les pompiers, arrivés rapidement sur les lieux malgré le dysfonctionnement de l'alerte incendie, ont mis trois heures à maîtriser le sinistre, qui n'a pas fait de blessés.

Plus loin, à l'extérieur du périmètre de sécurité, plusieurs dizaines des 550 salariés de Daewoo attendent, dans le froid, d'improbables «informations». Ils savent qu'il en est désormais fini de leur usine, placée en redressement judiciaire le 9 janvier, et vouée à une probable liquidation lundi prochain (lire ci-contre) : «Maintenant, c'est clair qu'on ne reprendra plus.»

«Le combat continue». Avec peu de mots, ils disent qu'ils sont «dégoûtés» de cet incendie qui scelle le sort de leur e